Bretagne septembre 2023

Douze apôtres ont veillé sur nous au long de ce voyage en Armorique. Grand merci aux chauffeurs de nos quatre bus. Ils nous ont conduits à bon port, Saint-Malo où nous étions à cent mètres de la mer. Nous y allions chaque soir goûter les embruns de la grande marée. « Beauseigne » ! C’est le mot inattendu mais entendu sur ce front de mer parmi ces maisons cossues d’un homme qui a vu notre embarras de devoir escalader le long de la plage une séquence de rocher. Il nous a fait traverser en haut d’un escalier son logis. Fonctionnaire de la préfectorale il avait vécu un temps à Saint-Etienne. C’est ça les agents de l’Etat. Merci à celui-ci et aux nôtres. Nous n’avions pas ce premier jour l’accompagnement de nos amis Bretons. Et puis ils sont venus, un, deux, trois, quatre, cinq… Et puis cent, voire plus à l’apéro qu’ils nous ont offert au siège de leur club. Merci. Nous voici sur le chemin des douaniers qui serpente le long de la côte. Joli chemin dans la lande brumeuse des premiers jours qui sentait l’anis : un charme tout breton. Nous avons poursuivi sur ces sentiers côtiers quelquefois caillouteux, sous le soleil cette fois, et puis cheminé sur le chemin de halage le long de La Rance. C’était à la poursuite de Dinan que nous avons arpenté en visite guidée fort passionnante dans un patrimoine presque sous cloche. Un peu plus tôt nos visites vespérales nous avaient amené au cœur historique de Saint-Malo, avec Fred le Disou. Le malicieux conteur a fait vivre les pierres de savoureuses histoires. Les murs en frémissent toujours. Encore une visite, au château de Combourg. Chateaubriand y a passé son enfance, dormant à la cime d’une tour où nous nous sommes recueillis devant la dépouille d’un chat... Pour faire bonne mesure, encore un château, le Fort la Latte, construit par les Vikings s’il vous plait, voisin du cap Fréhel. Le dernier jour avant le retour nous avons quitté la Bretagne, tout juste, pour la Normandie où se trouve le Mont Saint-Michel. On ne rigole pas ici avec les appartenances territoriales. On a commencé la journée à Cancale : huitres de rigueur et vin blanc et nous voici au bec d’Andaine à 13 h 30 précises, marée oblige, à quitter nos chaussures pour un bain de boue dans la baie du mont pointu. Raphaël, le guide, se piquait de philosophie, mais le péripatéticien marchant à reculons remontait plutôt le temps, l’histoire, la légende de saint Michel… Apparemment il s’est beaucoup amusé. Nous, sédimentés par de nombreux arrêts statiques avons vécu l’aventure de quelque six kilomètres un peu différemment, lassés de la logorrhée du guide que personne n’écoutait plus. On a fait signe au Mont-Saint-Michel avant de repartir et finir à 21 heures à l’auberge de jeunesse qui ne nous attendait plus. Belle expérience toutefois. Grand merci à Noël et Brigitte qui nous ont bien choyés et à nos amis Bretons du club Saint-Malo Sports-Loisirs que nous espérons bientôt chez nous.