4 août 2022 - Leignec

La commune de Leignecq, ainsi originellement orthographiée, a perdu son Q. Après une querelle de linguistes, il a été admis qu’elle soit amputée de son appendice postérieur. Malgré cela, elle a réussi à se marier à Merle, en 1993, pour constituer la commune de Merle-Leignec. Ceci pour la petite histoire. Déjà, le rendez-vous improbable nous a conduits, les 19 que nous n’étions pas encore, d’un côté et de l’autre du plan d’eau. On n’a pas osé la nage pour se rejoindre mais on y est arrivés, à terre, parmi des pêcheurs bredouilles tant la chaleur avait éloigné les poissons de l’appât. Danielle, notre guide indigène, nous a fait cheminer sur un charmant chemin forestier de bois aux essences mélangées, surtout le long de l’Aigue-Blanche, un ruisseau emblématique de Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte où nous avons marché le plus souvent. Un ruisseau inerte, comme les vaches paissant sur ce plateau brûlé, d’ambiance castillane, abandonné, dont nous avons pu éprouver l’ardeur dans une traversée du désert un peu avant l’arrivée dans le bois qui nous a accueillis. Là, sous les épines se sont spontanément assises neuf de nos muses autour de notre président sur un banc de bois : la planche des belles filles, n’est-ce pas ? Tout en charme callipyge en effet (il fallait bien que je place un jour le mot), nos amies n’en étaient pas moins généreuses sur un autre plan en terminant un pique-nique, repus des tartes de Danielle et grisés du limoncello d’Annick. On a eu du mal à s’extraire de cette chaleureuse ambiance.