20 août 2020 – Saint-Bonnet-le-Château

Sous le rayonnement doré de la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château, nous renvoyant les rayons du soleil naissant au-dessus du plan d’eau, nous étions quatorze à prendre le chemin du bois de Montorsier, un promontoire dodu, suivi d’un second, que j’ai cru reconnaître sous l’appellation de « Bois des Amoureux », connu de tous les Cacamerlots et Cacamerlottes. Si ce n’était pas lui, tant pis. Nous n’avions pas à ce stade encore embrassé des arbres comme nous le suggérera plus tard Gérard qui avait suivi à la télé les ébats de Michel Cymes et Adriana Karembeu. Ces petits monts boisés étaient aimés pour leur bienveillance sylvestre qu’un vent généreux venait rendre désirables. Sur un chemin pavé - quoi qu’inégalement- de bonnes intentions, nous sommes descendus jusqu’à la rivière Villeneuve et son hameau éponyme, où la fraîcheur, hors de temps, nous a fait perdre la tête. On n’était pas prévenus. Même les prés étaient verts - sans rire - dans ce vallon, aux relents - à l’heure qu’il est, ténus - des fragrances de mousse et fougères pilées et ruisselantes, que j’avais connu jadis dans ce fond de vallée. A tel point que, chavirés sans le savoir, nous avons perdu l’orientation. En remontant vers le Chaumas, Danielle, notre gui-de, a consulté un druide pour conjurer le sort. Il en fallut deux, un duo de Gérard, affuté comme une serpe, pour retrouver le Nord. C’est par le sud, le meilleur côté, je vous le promets, par temps de bise, que nous avons embrassé, via La Tourette, Saint-Bonnet-le Château. Et sans rire encore, un saule pleureur nous a offert son ombre, dont on s’est repus, jusqu’à la rupture, celle qui nous aurait emmenés encore vers un autre monde. C’est, parait-il, une tentation que l’on consent irrésistiblement à la sieste. Heureusement, on est revenus à nous. Après prise de pouls, voici le diagnostic du Dr Gérard : 11 km, D + 312 m, durée 3 h 20, calories brûlées : 489 Kcal.